Tricoter les amitiés: l’histoire de Nathalie et Hugo

J’arrive à l’ancienne école de rang, prête à mesurer la longueur du saut vertigineux réalisé par Hugo et Nathalie, entre Toronto et St-Adelphe, d’une vie à une autre. Changer de vie, se poser quelque part entre champs et rivière, avec un paysage qui se colore au fil des saisons.

S’arrêter pour regarder le mouvement du temps.  

Découvrir l’envers de la ville. Terminé, Toronto et ses marchés débordants, exotiques. Adieu, Toronto et ses enseignes colorées qui font tourner la tête.

La ville s’efface pour laisser place…à un certain vide.

Un vide qu’on doit apprivoiser. 

Pour se forger une nouvelle vie, il faut faire comme la rivière. Bien sûr, la Batiscan est pressée de se jeter au fleuve. Elle déboule et s’agite. Tonitruante. Elle impose le respect.

Puis, tout ralentit. Au fil des méandres, la rivière creuse son lit.

Un cours d’eau agile dans les détours qui rendent le paysage encore plus riche.

Hugo et Nathalie apprennent la formule du quotidien. Ils savourent les instants plutôt que de compter les minutes. Ils goûtent au prestige des jours silencieux.

Les fenêtres sont grandes ouvertes pour accueillir les amis. Tisser des liens.

Et sous le soleil, l’amitié fleurit.

L’escargot prend son temps. Il va son chemin, à la bonne vitesse.

Sous la coquille enroulée, l’escargot promène sa lenteur entre la terre et l’eau.

C’est la voie qu’a choisie Nathalie : faire des aller-retours entre les gens de différentes cultures pour enrichir le quotidien.

Une entreprise où la patience est gage de succès.

Savoir relier tous les points d’une constellation : tel est le talent de Nathalie. Les rubans scintillent sous le soleil de juillet. Nous frôlons du bout des doigts le souvenir d’une fête qui a peut-être changé des vies. La quinzaine de participants s’abandonnent au jeu d’un macramé improvisé, réalisé avec de la corde, des bouts de laine, des rubans soyeux et beaucoup de lâcher prise.

Inextricables nœuds qui témoignent de conversations ponctuées de rires.

C’est le macramé de l’amitié. Au bout des fils, au bout du jeu, les liens ont surgi.

Je repars la tête en fête. Hugo et Nathalie ont un jour tourné la page pour écrire un nouveau chapitre. Sous leur pas, le temps coulent plus doucement. Et c’est comme ça qu’on sème les amitiés.

 Voyez l’épisode consacré à cette histoire

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