Ultra minimalisme, la leçon de Magaly Malia

Semaine de canicule sous mes pas devenus plus lourds. J’en profite pour laisser mon regard s’égarer. Ste-Adelphe, j’aime en cachette ton petit air fripé. Rues tranquilles, fenêtres sur la rivière. J’apprends à ralentir. Aujourd’hui, je tasse le temps pour faire de la place à une nouvelle rencontre : Magaly Macia, la nomade de la vallée de la Batiscan. Elle voyage en empruntant les chemins de terre. L’aventure la pousse aussi vers les chemins d’eau.

Au gré du vent, au gré du temps, Magaly salue les Saints sur sa route : St-Adelphe, St-Stanislas, Ste-Geneviève et tous les autres coiffés de clochers d’églises.

Elle se déplace, légère. Il n’en fût pas toujours ainsi… Un jour, avec un effroi, elle a réalisé qu’elle avait trop. Trop de chiffons, trop de photos, trop de tiroirs remplis de rien. Magaly a appris à se départir. D’abord pour le plaisir de faire place nette, jusqu’à ce qu’elle se rende compte qu’une joie durable l’habitait. Minimaliste, elle est devenue.

Magaly se sent enfin en communion avec l’essentiel : les étincelles de son âme. C’est ce qu’elle me confie, pendant l’heure du thé. Un bouquet de menthe fraîchement cueillie, nous boirons le territoire. Breuvage partagé, confidences multipliées. Harmonie, respect, pureté et sérénité, tels sont les principes de ses nouveaux rituels.

J’admire cette femme qui épouse avec abandon le vertige du vide.

Une recette qui bouscule le traditionnel.

Magaly étire le temps, pointe vers les arc-en-ciel.

Pas d’albums photos, tout s’imprime en elle et c’est bien suffisant.

Après le thé, nous allons jouer, juste à côté du cimetière. Nous faisons fi de la brise chaude et du silence des morts. Nous improvisons un drôle de ping-pong. Chaque fois que la balle rebondit, on ricoche avec des mots. Les épithètes s’entremêlent avec les rires. Une conversation en forme de culture physique, un brin débridée, un vocabulaire intuitif.

À bout de souffle, je reprends le chemin.

Il y aura de quoi réfléchir pendant ma promenade. L’idée de la sobriété au quotidien s’enroule dans mes pensées vagabondes. Chaque jour est une page blanche sur laquelle le bonheur s’imprime.

**Pour visionner l’intégrale de cet épisode avec Magaly, voici le lien de la série “Éloge de la lenteur”.

 

 

 

 

 

 

 

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