Mon époux, héros de la réno

Il se tient debout, contre vents et marées. Droit comme une barre, sous un soleil de plomb. Jamais embêté par les ondées et la bouette. Il est acharné, ingénieux et un brin artiste. À la fois guerrier et marathonien, quel que soit le projet de construction.

Cette semaine, le vent a soufflé un peu plus fort que d’habitude. Le paquebot a tangué, secoué par une mauvaise nouvelle. Mon époux venait de raccrocher après une conversation musclée avec notre constructeur. L’agenda pour la livraison de la grosse mini maison avait déraillé. Pour être plus précis, notre projet a pris le champ.

« Ils nous lâchent! Pas de livraison, notre construction est trop compliquée! », me souffle-t-il, découragé.

Juillet, veille des vacances de la construction. Une fondation à peine terminée sur le cap de roc où notre demeure sera être érigée. Une gifle nous annonçant que « c’est ça qui est ça ». Logique en forme de cul-de-sac.

Une fin abrupte, après des mois et des mois de planification, d’échanges courriel et de modifications au plan, moyennant des extras. 

Mais surtout, un méchant retour à la case départ. 

Mon optimisme craque, juste un peu, face à cette (petite) catastrophe. Puis, mon instinct me dicte le gros bon sens: il y a pire que ça dans la vie.

De nulle part, une lueur surgit. Je suis, à ma façon, l'autre héroïne de notre duo. Armée d'amour et d'espoir. Capable de nous relever, après avoir encaissé l'équivalent d'un coup de madrier...

Dans le fond du sac à clous de mon époux, il y a toujours une solution. Mais des fois, c'est comme la bouteille de ketchup dans le frigo, ça prend une paire d'yeux de fille pour la trouver.

« On va appeler Éric! » 

Eureka! Notre ami Éric, couvreur de toitures, a réorienté sa business pour devenir entrepreneur en construction avec son fils, Fred. 

What doesn’t not kill you makes you stronger, ai-je fredonné avec un entrain regaillardi.

On prend les commandes et c'est excitant!

Nous venons de conclure une entente avec notre constructeur de maisons en kit qui nous cède le plan de la grosse mini et tous les droits s’y rattachant. 

Nous sommes satisfaits, ils sont satisfaits, tout baigne. On se quitte en bons termes : merci bonsoir, hasta la vista!

(Petite parenthèse fort instructive, ici : si vous avez envie de copier le plan d’un constructeur en kit, sachez que vous vous exposez à des poursuites. La débâcle judiciaire peut facilement être évitée en prenant soin de faire affaire avec une firme d’architectes ou des contracteurs agréés. Fin de la parenthèse).

La vie a repris son cours normal, après ce bref épisode décoiffant. Mon époux est parti louer un truc et un machin pour la pose d’un drain. Et moi, dans tout ça? Ai-je les mains rugueuses à force d’avoir pelleté? Je reconnais avoir quelques pointures de moins que lui dans la construction. Mais je suis aussi une acharnée, dans le rayon de la résilience. Nous puisons notre force dans notre complémentarité.

En fait, notre projet grosse mini maison nous fait voir l'endurance d'une équipe formidable: notre famille.

Je souligne le dévouement de notre fils Ludovic. Ces dernières semaines, il a relevé avec brio les missions spéciales sans se décourager, sous des chaleurs torrides.

Clothilde et Méika ont aussi participé à l’effort de guerre, loyales et fortes. 

Transmission de pouvoirs entre mon super héros et nos enfants. 

Ne pas oublier aussi de les informer de l’importance d’avoir un bon plan B dans le fond du sac à clous. Ce bout là, c'est mon leg.

Précédent
Précédent

Trouver de l’eau dans une roche

Suivant
Suivant

Casser maison: au tour de mes parents!