Insensé

Insensé.

C’est le seul mot qui me vient à l’esprit.

Le choc nous a projeté en dehors de notre raison.

« Diane » et « mort » ne vont tout simplement pas ensemble. La dissonance résonne trop fort.

J’ai beau me tenir la tête à deux mains pour faire taire le cruel tintamarre, rien n’y fait. Pourquoi l’injustice est-elle si tenace? Ma cousine, avec qui j’ai passé enfance et adolescence, est partie.

Hier, tu vaquais avec bonheur. Faire le sapin de Noël, rêver au voyage dans le sud avec ton homme, coiffer tes sœurs et ta mère. Animer les tablées festives avec la famille. Prendre soin de tes fils, encore et encore, même si tu les sais capables de tout. Les admirer, en silence.

Tu savourais la beauté des jours et tu te disais : « il faut prendre le temps, apprécier chaque instant ».

Tu ne pouvais imaginer que tu allais basculer au-delà de la ligne d’horizon. Un horizon, sans commencement ni fin, où le jour et la nuit se relaient, sans relâche.

Tu es partie, là où l’aube et le crépuscule se chevauchent.

Et tu vivras toujours dans cet instant éphémère.

Diane, notre histoire m’habite. Les derniers chapitres ont beau avoir été arrachés subitement, tu resteras près de moi.

Lorsque le jour plongera, là où l’horizon t’a cueillie, je te promets de me rappeler ma propre finitude pour mieux goûter à l’instant présent.

J’ai lu quelque part que « la vie ne tient qu’à un fil, le fil qui nous rattache à la branche qui nous soutient ».

Ta mort est insensée, c’est bien vrai, mais oublier que la vie est fragile l’est tout autant.

Tu es partie et l’amour subsiste, force immuable. Traces indélébiles, souvenirs impérissables, espérances renouvelées. Il faut vivre haut et fort, sans jamais oublier que nous ne sommes pas à l’abri de l’insensé.

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