Les voeux de l’aîné pour les 60 printemps de papa Yves

Cher père, cher Yves,

J’ai en tête une vieille photo où nous sommes les trois enfants autour de toi, debout dans le paysage de pierre rouge de la Gaspésie. Nous sommes trois petites bibittes, trois oisillons accrochés à ta stature de roc; on dirait que tu te fonds à l’assurance des falaises à l’arrière-plan. Parce que c’est toujours comme ça que je t’ai vu et que je te vois encore : comme une figure solide qui inspire la confiance, qui rassure par le calme raisonné, qui résiste aux nombreuses vagues de la vie, aux tempêtes d’imprévus. Mais la vie, ça ne se passe pas juste sur les plages du paradis et de l’enfer. Il y a aussi la forêt, les champs, la route et la maison. Pour moi, tu représentes toutes ces choses et beaucoup plus. C’est toi qui m’a appris à ouvrir l’œil sur les détails qui glissent si facilement hors de notre attention, à ouvrir l’oreille pour écouter le silence entre les arbres qui craquent. Ton observation, ton écoute, ta patience ( et son revers : la fougue) sont les échafauds de mon être et les traits de ma personne qui me rendent fier d’être ton fils. Tu m’as aussi transmis une légère portion de ta légendaire débrouillardise. Pas besoin d’avoir la tête à Papineau ou le Coco dinosaure pour comprendre que l’homme à tout-faire, c’est toi. Malgré tous les livres que je lis et que je lirai, tu es l’ouvrage que je ne pourrai jamais épuiser, car je sais que tu en sais plus que tu ne le laisses paraître. Tu as encore mille choses à m’apprendre, mille choses entre les fondations, les murs et la toiture, mille choses comme le manche de hache à Laurent, le rabot qui trône en haut du garage ou la truelle à Luc. Les deux pieds sur terre, je vois ainsi briller en toi la sagesse et l’amour d’Agathe. En ce soixantième printemps, je tiens à te dire que je t’admire et que je t’aime fort comme un chêne. Je suis l’homme que je deviens grâce à toi et maman et je serai toujours là à vos côtés, en compagnie de mes deux belles étoiles de sœurs.

Bonne fête papa,

Ton fils qui t’aime.

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