La maison en bois rond de Frédéric Dion et Caroline Mailhot

C’était en 2007 ou 2008. L’envie de se poser les tenaillait, quoique… Ils étaient convaincus de l’importance du facteur « lenteur » de leur projet. Ne rien précipiter malgré l’arrivée prochaine du premier enfant. Le plan « maison-modèle » est donc resté dans les cartons. 

 

Un aventurier de profession ne fait jamais les choses comme les autres. Un aventurier tourne le dos à l’autoroute et emprunte les chemins tortueux. 

La maison s’est imposée comme une vision. Merci au hasard qui les avait fait errer jusqu’ici, à Notre-Dame-du-Mont-Carmel.

Ils avançaient entre les pins blancs, véritable cathédrale à ciel ouvert. Ils avaient le regard des cueilleurs.

« Celui-ci, celui-là, l’autre là-bas… », disait Frédéric en tapant sa paume contre l’écorce.

À la fin de l’inventaire, il avait les doigts noircis par la résine. C’était indéniablement le signe d’un pacte qui venait d’être scellé sur ce lopin. Oui, c’est ici qu’ils allaient bâtir leur maison. Abattre les pins blancs pour faire pousser le rêve d’une vie. Et honorer, contre vents et marées, la forêt au cœur de laquelle ils allaient prendre racine.

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Nous sommes aujourd’hui en 2021. On secoue la tête en évoquant les souvenirs de cette construction laborieuse. Il a fallu écorcer les géants, choisir une à une les pierres pour la fondation et inventer un système pour le grutage. 

Chacune des corvées relevait d’un exploit. Après les longues journées, Frédéric et Caroline trouvaient refuge juste à côté, dans le cabanon. Début d’un autre « shift » : après des heures intenses consacrées à la construction, les nouveaux parents veillaient sur Adélie, 3 mois.

Sans doute l’été le plus long. L’eau commençait à geler quand on a finalement pu emménager dans la grande maison en bois rond.

Aujourd’hui, la vie continue, un heureux train-train avec Adélie et Danaëlle. Comme dans bien des familles, la routine ordinaire fait parfois place au turbulent tintamarre. La force d’un clan qui bouillonne d’énergie.

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Est-ce que vous et moi pourrions réaliser de telles prouesses? Par un beau matin, se lever avec une idée fixe, une idée de grandeur, une envie de se retrousser les manches pour viser l’horizon? 

La maison de Frédéric et Caroline se dresse au milieu d’une immense clairière, comme une évidence.  

Les réalisations folles, ces fameuses « excellentes mauvaises idées » qui distinguent Frédéric Dion, sont à la portée de toutes et tous. 

Vous et moi, que vous soyez jeunes ou sur le point d’accrocher votre badge de sexagénaire, nous pouvons nous lancer dans des plans de fous. 

Au fil des années, au gré des conquêtes, les sommets, les distances, les mers et les rivières tumultueuses, sans oublier l’Antarctique mythique, Frédéric, épaulé par Caroline, docteure en psychologie, ont démontré qu’il existait une façon d’aborder notre désir de réaliser nos propres conquêtes pour mieux s’enrichir avec de formidables expériences. 

Rendre l’impossible accessible. Tout mettre dans la balance, les peurs, les faiblesses, un mental chancelant, une estime à zéro. Et parlementer avec le pire des ennemis : nous-même.

Ce n’est pas un truc de super héros mais plutôt une vision du bonheur. Ça s’appelle l’Antidoute. Une flèche qui pointe vers un objectif. Sur cette flèche, on trace des petites barres pour marquer chacune des étapes. C’est l’art du pas à pas. Chaque avancée nous procure un plaisir durable qui reste ancré en nous.

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Soyons indulgent avec nous-même et choisissons d’abord une aventure à notre portée. La pandémie rode encore et il semble que nos arcs-en-ciel ont pris le bord…

L’Antidoute de Frédéric et Caroline n’est pas une fanfare de promesses pour conquérir le monde. 

Même avec un genou à terre, c’est encore possible de lever le regard vers la cime des arbres. Attraper la main qui se tend vers nous. Viser un but. Diviser en objectifs. Apprécier chaque étape. 

Et répéter le processus pour apprécier le bonheur des petites conquêtes.

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Frédéric m’a offert son récit “Antarctique Solo” lors de notre rencontre. Il a même pris soin d’écrire une dédicace personnelle qui va comme suit: “Chantal, À toutes ces années à vivre nos Aventures en parallèle. Félicitations et Merci!”

Sous sa signature, une flèche barrée de 4 traits. Sans le savoir, j’ai intégré la philosophie de l’Antidoute pour être, à ma façon, une aventurière.

 

 

 

 

 

 

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