Je tombe en amour avec la randonnée alpine!
Moins 18, criait Miss météo en brandissant son thermomètre comme un crucifix de damné.
Tropical! Ai-je répondu avec aplomb.
Fait chaud quand tu attaques ma petite colline baignée de soleil.

Résolument contre les résolutions
Oui, je boude l’arrogante tradition des résolutions. Je préfère m’ancrer dans tous ces privilèges pour mieux donner au suivant. Comme l’a écrit Paulo Coelho, “le bonheur est quelque chose qui se multiplie quand il se divise.” Bientôt nos bras grandiront, deux rameaux prêts à bénir ceux qu’on aime, étreinte en auréole, union réconfortante de nos corps courageux.

Noël est passé à la trappe
Noël s’est effrité. Nos enfants, éparpillés, échoués entre les 4 murs de leur vie. Forcés d’inventer des rituels… sans moi. Noël regorgeait pourtant de promesses. La version 2021 n’a pas tenu la route, notre bulle familiale de 8 s’est dégonflée.

Un an déjà
Bientôt un an dans la maison. Cette maison que j’aime tant semble déjà immortelle.

Méditer en octobre
Entrez avec moi, vers cette minuscule mezzanine. C’est ici que se prennent les résolutions, c’est ici que j’essaie de découdre les accoutumances. C’est ici que le souffle s’immisce jusqu’aux jointures. Mon dos est en porcelaine, je le sens fragile. Cet instant suspendu au-dessus du vide rallume l’amour et la haine, « pourquoi suis-je ce sablier qui se vide? C’est pourtant si facile de le retourner pour renaître, réapparaître pour brandir les vérités ». Je suis belle, je suis forte, je suis créative. Je suis octobre, lumineuse, riche, étonnante.
Les arts ménagers
La soupe du réconfort est universelle. Les arts ménagers débordent de sagesse et d’humilité. Savoir faire la soupe, c’est le début pour lancer la révolution. L’intuition de multiplier le « très peu » pour distribuer le « beaucoup » à une grande tablée.

Marie Kondo et le minimalisme: la nouvelle religion
Il y a des moments où j’aimerais revenir en arrière, avec mes travers, mon ménage-pas-fait, l’enivrante surabondance d’un décor surchargé. Mon écran ouvert sur Kayak.com, Momondo, Yulair, avec un doigt suspendu au-dessus des touches du clavier et la question magique : où aller? Partir sur un coup de tête, le nez en l’air, sans un regard pour l’empreinte carbone laissée dans mon sillage. Et tout s’arrête. Suis-je vraiment en train d’idéaliser ce qui était, ce qui ne devrait plus?

Voyager, version minimaliste
C’est Compostelle dès que je saute hors du lit. Ma maison contient un pays. J’aime l’habiter, jusqu’à l’user à la corde. Je travaille ici, je workout ici, je cinq-à-sept ici, je parle aux murs et je réponds à mon écho en prenant un bain chaud.

Épier la vie des autres
Je suis cette passante qui déambule, curieuse. Tournée vers tous ces intérieurs à chacun de mes pas. Délicieuse indiscrétion : jeter un regard furtif vers les fenêtres éclairées. Coup d’œil oblique pour cueillir l’éclat du quotidien. Le confort indolent, éclairée par la lueur du petit écran où l’on devine les regards boulonnés à un téléroman. Dans ces maisons, on fait l’ordinaire.

La déco thérapie
Je l’avoue, avant d'emménager dans notre maison forestière, j’ai flirté avec une poignante envie de tout changer, comme pour souligner à grands traits ce nouveau départ. Alors que je poussais mon Caddie dans les allées du HomeSense, en décembre dernier, j’ai senti de façon viscérale une sorte de frénésie hypnotique où les besoins dominent.

Fabrication d’une nouvelle vie - partie 2
…je suis en train de poursuivre le plan, même si la maison est terminée. C’est l’essence même de ce blogue, « construire, se reconstruire ». Cette onzième maison s’est érigée avec des clous, du bois mais surtout, avec une intention formelle, coulée dans le ciment : je veux vivre, simplement, pour faire un peu plus de place à la femme que je suis. La femme que je mérite d’être. Je veux changer la perception négative que je traîne depuis 10 ans.

On déménage!
…je m’arrête, étonnée. Je me surprends à « aimer » ma maison comme on aime son père et sa mère. Je m’y sens protégée, à l’abri, en sécurité, comme enveloppée dans les bras d’un parent bienveillant.

Fabrication d’une nouvelle vie - partie 1
Nous avons parfois erré en rond en suivant nos élans de créativité, notre insatiable envie de changement. Mais cette fois-ci, c’est différent et on a envie de laisser un héritage à nos enfants. Envie de transmettre l’énergie. Prendre des épaves qui gisent en désordre. Sortir le rabot. Ramener quelques gallons de couleurs. Imaginer la suite.

La maison en désordre
Permettez-moi aujourd’hui de déposer tout doucement mes ongles contre le tableau noir et les laisser glisser pendant quelques instants insupportables. J’ai mal, nous avons mal, vous avez mal. Cette crise nous marquera à jamais au fer rouge même si nous ne sommes pas dans un pays en guerre, en famine ou balayée par un ouragan. Les malheurs ailleurs sont grands. Les miens sont encombrants mais oh! combien déguisés en prédateurs que je dois affronter, au quotidien. Voilà, c’est dit : je ne transpire pas la joie de vivre.

Granules de bonheur
La simplicité retrouvée depuis le mois d’avril fera partie du folklore Pandémie. Un jour, nous allons chérir cette anecdote en se remémorant les temps durs où il fallait apprendre à étreindre les arbres pour extraire une parcelle d’humanité. Mais en attendant, on s’habitue à quitter ceux qu’on aime en les saluant d’un léger signe du menton, les mains derrière le dos.

Trouver de l’eau dans une roche
Je vous divulgue un secret qui m’embête un peu : mon époux et moi avions retenu les services d’un sourcier pour nous permettre de localiser l’emplacement pour le forage du puits artésien. Il est débarqué au village en Harley Davidson avec des gaules de bois dépassant de son sac à dos usé. À l’entendre, il avait été en mission dans les coins les plus arides de la planète. Il faisait surgir de l’eau sous ses pas.

Mon époux, héros de la réno
Et moi, dans tout ça? Ai-je les mains rugueuses à force d’avoir pelleté? Je reconnais avoir quelques pointures de moins que lui dans la construction. Mais je suis aussi une acharnée, dans le rayon de la résilience. Nous puisons notre force dans notre complémentarité.

Casser maison: au tour de mes parents!
Les améliorations se sont concrétisées avec les efforts conjugués de mes parents. Rénover la cuisine, construire un nouvel espace avec un foyer, poser du bois franc. Le confort est rentré par la petite porte d’à côté. La prospérité s’est invitée sur la pointe des pieds. Ont-ils aimé ce bungalow malgré les sacrifices? Profondément.

Désencabanés
les animaux surgissent de la brousse. Crapauds et couleuvres. Chouettes endimanchées avec du feu dans les yeux. J’observe une autoroute sur le lac, où les ouaouarons font vrombir leur moteur, où la famille de canards pédalent en fou, où le castor débarquent comme un terroriste, prêt mettre le bordel dans les battures pour ériger ses barrages.
Casser maison
Mon époux et moi entamons le grand droit. Nous allons finir nos jours dans la forêt. Est-ce la cinquantaine qui parle? L’urgence de vivre lentement qui nous rattrape? Nous allons nous tenir par la main pour observer le cycle des saisons.